NOUVELLES DU MONDE
DE L'ARCHITECTURE DE PIERRE SÈCHE
Année 2016 (1er et 2e semestres)

 

NEWS FROM
THE DRY STONE ARCHITECTURE SCENE
Year 2016 (Semesters 1 & 2)

 

1 - Ouvrage reçu : Borut Juvanec, Hiška, pastirsko zatočišče na krasu, shepherds shelter on the karst, Slovenia, Univerza  v Ljubljani, Fakulteta za arhitekturo, 2016, 123 p.

 

Le professeur Borut Juvanec vient de nous faire parvenir un exemplaire de son tout dernier livre, consacré à la cabane en pierre sèche du Karst slovène, la hiška, littéralement « maisonnette » (diminutif de hiša, « maison »), en laquelle il voit un abri pastoral dont l'abandon remonte à la deuxième moitié du XIXe siècle.

L'ouvrage contient un rappel de ce que sont les constructions en pierre sèche en Europe et au-delà puis un catalogue de hiške avec pour chaque bâtiment un relevé architectural et une photo pleine page. Un résumé en français en fin d'ouvrage permet au lecteur francophone de se faire idée de l'objet étudié.

 

Le livre, imprimé sur papier glacé, est d'une présentation très soignée, le maquettiste a fait du bon travail.

 

Un compte rendu détaillé en sera publié ultérieurement.

 

http://www.i2-lj.si

i2-lj@amadej.si

Prix : 29,50 euros

 

2 - Construction d'une cabane en forme de ruche à Langenlois en Autriche (photos de Renate Löbbecke)

 

La photographe allemande Renate Löbbecke, auteur d'un beau livre sur les cabanes en pierre sèche en Europe et autour de la Méditerranée (Corbelled Domes), a eu la gentillesse de nous faire parvenir les photos une cabane en forme de ruche (beehive hut) édifiée par les participants d'un stage (workshop) en Autriche. Nous les reproduisons ci-dessous, assorties d'un lien pointant vers la vidéo que Mme Löbbecke a réalisée du déroulement du chantier.

 

Avec ses pierres passantes, la « ruche » terminée n'est pas sans évoquer une des cabanes irlandaises de Skellig Michael. © Renate Löbbecke.

 

L'intérieur. © Renate Löbbecke.

 

L'intrados de la voûte de grandes dalles (mises en place par une grue). © Renate Löbbecke.

 

Adresse de la vidéo : http://youtu.be/hEqq1lz50WM

 

Renate Löbbecke dans pierreseche.com :

- nouvelles 2009 (2)

- nouvelles 2015 (2)

- Corbelled Domes

 

3 - Nos membres et amis publient : Jean-Yves Dufour, Une faisanderie moderne à Saint-Pathus (Seine-et-Marne), in Revue archéologique du Centre de la France [en ligne], tome 55,  2016, mis en ligne le 20 mai 2016.

 

Le champ d'investigation de l'archéologie s'est étendu, ces dernières décennies, à des vestiges des Temps modernes jusque là laissés aux historiens, archivistes et autres érudits : jardins et parcs, installations pénitentiaires, jeux de paume, chenils, etc. À cette liste on peut désormais ajouter les faisanderies, dont le tout premier spécimen, situé à Saint-Pathus en Seine-et-Marne, a été fouillé par Jean-Yves Dufour, archéologue de l'Inrap, et daté du XVIIIe siècle.

 

Nous reprenons ici le résumé placé en tête de l'article publié dans la version en ligne de la Revue archéologique du Centre de la France.

« La faisanderie de Saint-Pathus est, en France, la première du genre fouillée et identifiée par l’archéologie. Elle peut servir de modèle, pour la reconnaissance par les archéologues, de toutes sortes d’enceintes destinées à l’élevage des oiseaux.

La phase d’occupation la plus récente du site des Petits Ormes à Saint-Pathus est matérialisée par les vestiges d’un enclos d’élevage bien particulier attribué au XVIIIe siècle. L’établissement se présente sous la forme d’un enclos quadrangulaire appréhendé sur une surface de 2 250 m². Le périmètre intérieur de l’enclos est bordé d’une série de menues constructions.

 

L’interprétation de la fonction de cet établissement rural est facilitée par le rapprochement des données archéologiques avec le Plan d’Intendance de la généralité de Paris de 1784 ; l’enclos fouillé correspond à une faisanderie, nommée en toutes lettres. Pour savoir à quoi ressemblait une faisanderie, une lecture archéologique de la littérature agronomique et cynégétique sur le sujet s’est avérée utile. Vingt-trois auteurs des XVIIIe et XIXe siècles informent sur les normes traditionnellement observées et données pour l’élevage des faisans ; emplacement de la faisanderie, forme de sa construction et soins apportés aux lieux de ponte.

 

Sur la base des traités, une estimation de la production est donnée pour la faisanderie de Saint-Pathus.

 

La confrontation est menée entre les vestiges fouillés et la description faite des faisanderies dans des manuels d’agriculture et des ouvrages liés à la chasse. »

 

Adresse où lire l'article : http://racf.revues.org/2340

 

Articles de Jean-Yves Dufour publiés sur le présent site :

- Des loges de jardinier pour quoi faire ?

- Étude du bâti de l'auberge du Grand Cerf à Neuilly-sur-Marne (Seine-Saint-Denis)

- Une maison villageoise du XVIIIe siècle observée à Roissy-en-France (Val-d’Oise) (avec Marie-Anne Bach)

- La maison neuve d'un marchand de vin de la fin du XIXe siècle à Neuilly-sur-Marne (Seine-Saint-Denis)

 

4 - Délires mystico-archéologiques : l'«enclos monastique » de la Vallée des Saints à Carnoët dans les Côtes-d'Armor

 

Jean Le Gall, président de l'association Aréthuse, études et recherches historiques (voir ici son dernier article paru dans L'Architecture vernaculaire en ligne), nous a fait parvenir cet extrait du journal Ouest-France du 23 août 2016.

 

 

On y apprend qu'une association bretonne sans aucune compétence ni reconnaissance en matière historique ou archéologique, fait construire à Carnoët dans les Côtes-d'Armor une réplique de l'oratoire de Gallarus de la péninsule de Dingle en Irlande. Depuis sa découverte par un voyageur au milieu du XVIIIe siècle, ce minuscule édifice – à peine 13 mètres carrés d'après les mesures données (4,65 m x 3,10 m) – passe aux yeux des dévots irlandais pour la première église en pierre de la Chrétienté irlandaise alors qu'il ne s'agit que de la chapelle funéraire privée d'un certain Griffith More et de sa famille comme le rapportait la tradition orale locale à cette époque. Sa réplique bretonne portera le nom d'« ermitage de saint Colomban » et sera intégrée dans le projet international du « Chemin de saint Colomban », il ne s'agit donc ni plus ni moins que de la concrétisation d'un délire mystique et ce d'autant plus que l'édicule sera entouré de petites cabanes en pierre sèche figurant des cellules d'ermites...

 

Voir dans cette mystification un « outil pédagogique à l'intention des visiteurs », ce doit être de l'ironie. Il ne manque plus que quelques reliques confectionnées au Moyen Âge pour parfaire l'édification de ces derniers. Apparemment, l'auteur de l'article émet quelques doutes puisque sous la photo du bâtiment on peut lire : « Église paléochrétienne ? Monument funéraire ou abri pour pèlerins ? La fonction originelle de l'oratoire de Gallarus n'est pas formellement établie ».

 

Nous renvoyons le lecteur aux divers articles publiés par le CERAV dans la revue L'Architecture Vernaculaire sur les ermitages celtiques, l'oratoire de Gallarus et les cellules de moines de Skellig Michael :

 

* Christian Lassure, Un mythe encore à l'œuvre : les « ermitages » celtiques du « Temps des Saints » (A myth still prevailing: the Celtic 'hermitages' of the "days of the saints''), pierreseche.com (1re parution : éditorial du tome 18, 1994, de L'Architecture vernaculaire)

 

* Christian Lassure, L'« oratoire » de Gallarus (comté de Kerry, Irlande) : église primitive du haut Moyen Âge ou chapelle funéraire privée du XVIIe siècle ?, pierreseche.com (article repris du tome 18, 1994, de la revue L'architecture vernaculaire)

 

* Christian Lassure, Is the Gallarus "oratory'' in County Kerry, Ireland, an early mediaeval primitive church or a 17th-century private funerary chapel?, pierreseche.com (translated from an article first published in the French journal L'Architecture vernaculaire, tome 18, 1994)

 

* Christian Lassure, Les cabanes en pierre sèche de Skellig Michael (comté de Kerry, Irlande) : vestiges authentiques du monastère du haut Moyen Age, fabriques mystiques des XVIe-XVIIe siècles ou casemates à poudre pour la construction du phare du XIXe siècle ?, pierreseche.com (Are the dry stone huts of Skellig Michael in County Kerry, Ireland, genuine remains of an early mediaeval monastery, mystic constructs of the 16th-17th centuries or gunpowder stores intended for the building of the 19th-century lighthouse?) (Article repris du tome 18, 1994, de la revue L'Architecture vernaculaire)

 

* Christian Lassure, Le pseudo « ermitage de saint Hervé » en Lanrivoaré (Finistère) : étude architecturale et comparative, dans L'Architecture vernaculaire, t. 17, 1993
 

* Jean Le Gall, Le pseudo « ermitage de saint Hervé » en Lanrivoaré (Finistère) : étude archivistique, dans L'Architecture vernaculaire, tome 18, 1994

 

* Christian Lassure et Jean Le Gall, Le pseudo « ermitage de saint Hervé » en Lanrivoaré (Finistère) : étude architecturale et archivistique,  Études et recherches d'architecture vernaculaire, No 14, 1994, 47 p.

 

* Christian Lassure et Jean Le Gall, Les caves à boissons du Pardon de Notre Dame de Crénénan en Ploërdut (Morbihan) : étude architecturale et archivistique, Études et recherches d'architecture vernaculaire, No 15, 1995, 18 p.

 

* Christian Lassure, Le calvaire en pierre sèche de Coët-Correc à Mûr-de-Bretagne (Côtes-d'Armor) (The dry stone calvary of Coët-Correc at Mûr-de-Bretagne, Côtes-d'Armor), pierreseche.com, 28 octobre 2005

 

* Jean Le Gall, Le calvaire en pierre sèche de Coët-Correc à Mûr-de-Bretagne (Côtes-d'Armor) : photos de Jean Le Gall (The dry stone calvary of Coët-Correc at Mûr-de-Bretagne, Côtes-d'Armor: Photos by Jean Le Gall), pierreseche.com, 13 janvier 2006

 

Christian Lassure et Jean Le Gall, le 27 août 2016

 

5 - Michel Rouvière nous a quittés !

 

Nous avons appris avec tristesse le décès, le 12 novembre, de Michel Rouvière, vice-président de l'Association, à l'âge de 83 ans. Il repose, depuis le 17 novembre, à Vinezac, son village natal. Le CERAV adresse ses plus sincères condoléances à Mme Rouvière et à sa famille dans cette douleureuse épreuve.

 

Michel Rouvière, le 19 mars 2008, dans la vallée de la Drobie (Ardèche). © CERAV

 

Michel Rouvière, sentant sa fin proche, avait remis aux Archives départementales de l'Ardèche l'ensemble des éléments textuels et graphiques qu'il avait accumulés sur le patrimoine rural de la basse Ardèche depuis de début des années 1979. Un volume d'hommages avait été mis en ligne sur pierreseche.com. La version papier en sera disponible en décembre 2016.

 

Après la disparition en 2014 de Jean Laffitte, notre correspondant dans les Alpes-Maritimes, le CERAV est à nouveau touché dans ses œuvres vives.

 

6 - Mise en ligne : Piedras con Raíces, N° 38, 2016

L'association ARTE a mis en ligne une nouvelle livraison de Piedras con Raíces (*) à l'adresse :

http://drive.google.com/file/d/0B6WsDuFZT2Q5R0VGYUF0UW4yTXM/view

Au sommaire :

- José Maria Jabato Martín,
El Vado de la Calleja en el río Salor por et término de Brozas, Extremadura :
il s'agit d'un gué sur la rivière Salor sur la commune de Brozas en Estrémadure, passerelle formée de deux rangées parallèle de pierres dressées, une rangée haute et une rangée basse (utilisables l'une ou l'autre en fonction de la hauteur de l'eau ?) ;

- Carlos Junquera Rubio y Juan José Pastor Martínez,
Impacto y herencia del colonialismo francés en el urbanismo tradicional africano: la evolución de Niamey de fuerte militar a capital de la nacíon :
Impact et héritage du colonialisme français dans l'urbanisme traditionnel africain : l'évolution de Niamey, de fort militaire à capitale de la nation ;

- Miguel Urbano Mariscal,
Hijuelas, un catalogo ethnografico :
Ce que nous apprennent les inventaires des hijuelas (littéralement « parts légales d'héritage ») ;

- Sergio Gnesda,
La "Casa de Karst" en Stanjel (Eslovenia) : un ejemplo del uso de la piedra para la recogida de aguas pluviales :
il s'agit de la traduction en espagnol de La Kraška Hiša à Štanjel (Slovénie) : un exemple d'emploi de la pierre pour la récupération de l'eau de pluie, article mis en ligne sur notre site en décembre 2015 à l'adresse

http://www.pierreseche.com/stanjel_recup_eau_de_pluie.htm

(*) Piedras con Raíces, la revista de nuestra arquitectura vernácula, éditée par Asociación por la Arquitectura Rural Tradicional de Estrémadura (ARTE), Apartado de Correos 837, 10080 - CACERES. Courriel : asocarte[at]hotmail.com - piedrasconraices[at]yahoo.es


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Le 11 décembre 2016 / December 11th, 2016

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