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Former photos from the N. 10 home page

Christian Lassure (légendes)

Belalp, commune de Naters en Valais (Suisse) : soutènements en pierre sèche d'un chemin en lacets pour la montée des moutons à  l'alpage et la désalpe. Restaurés dans les années 2000,  ils font penser, avec leur bordure courbe de pierres dressées, à des « engrenages » de pierre. Source : photographie de Paebi, 2011, Wikimédia Commons.

 
Forcalquier (Alpes-de-Haute-Provence), quartier Saint-Marc : carte postale de la première décennie du XX<sup>e</sup> siècle montrant un « cabanon pointu ».

Forcalquier (Alpes-de-Haute-Provence), quartier Saint-Marc : carte postale de la première décennie du XXe siècle montrant un « cabanon pointu ». Corps de base cylindrique, entrée à arc clavé en anse de panier, toit conique de lauses avec coyau et rive légèrement saillante, pierre quillée. Devant la cabane, une possible aire à dépiquer. Photo de Saint-Marcel Eysseric, tirage argentique, 14 x 20 cm, circa 1890 (Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence).

 

Photo noir et blanc des années 1950 (bords dentelés, ici non figurés par commodité ; format : 7 x 10 cm). Elle représente un cabanon pointu des environs de Forcalquier. La bâtisse s'appuie sur le pignon d'une maisonnette assez fruste, à un étage, ne remontant pas au-delà du XIXe siècle. Elle lui est donc postérieure. La toiture de lauses est dégradée, le cylindre de base est ceint d'un mur de renfort au fruit marqué, caractéristique observable également sur les photos anciennes du groupement dit les « cinq cabanons pointus » de Forcalquier. © Christian Lassure.

 

Carte postale en noir et blanc éditée en 1981 par le photographe de Mane, Pierre Ricou, sous le titre « Village des Bories à Gordes (84) », dans le cadre de la série « Provence à découvrir ». La carte appartient à une période de vues lumineuses et dépouillées aux bords soulignés par un épais filet noir.
Elle représente un des groupements de cabanes en pierre sèche du lieudit les Savournins Bas. Au premier plan, sur la droite (par rapport à un observateur extérieur), se dresse, à l'entrée du groupement, un mur de clôture couronné d'un râteau de lauses (très restauré). Sur la gauche, dans la partie inférieure, s'étale le socle rocheux mis à nu formant la courette ou « sol de maison » (selon le cadastre napoléonien) ayant servi d'aire à dépiquer le blé. De la maison en question, on ne voit qu'un bout d'élévation. Dans la partie supérieure, se dresse un sous-groupe formé d'un four et de son fournil, d'un fouloir et de sa cuve à vin, et d'une grange-magnanerie. Le photographe a vraisemblablement vu l'effet visuel pouvant être obtenu en disposant selon un axe oblique : mur à l'entrée, courette et amoncellement de cabanes. Ne dirait-on pas que le mur monte la garde ?

 

Gabirotte et moulin à vent au lieu-dit la Motte de Pons à Cormes-Écluse (Charente-Maritime). © Michel Chanaud.
Les gabirottes sont d'anciennes galinières édifiées au XIXe siècle. Elles ne sont pas à proprement parler en pierre sèche puisque leur maçonnerie fait appel à un mortier de chaux mais elles se rapprochent, par leur morphologie et leur recours au procédé de l'encorbellement, des véritables cabanes en pierre sèche.
À leur sujet, voir la page suivante sur pierreseche.com : Erwan Faux, Les gabirottes de la Seudre (Marais Charentais).

 

Blauzac (Gard) : deux cabanes en pierre sèche en forme d'ogive, l'une intacte, l'autre tranchée verticalement selon un de ses diamètres et servant de carrière (photo Jean Laffitte).
La photo n'est pas très bonne mais elle a le mérite de montrer au grand jour la légère inclinaison vers l'extérieur des pierres de la voûte en encorbellement. Cette caractéristique, qui se rencontre systématiquement dans les vieilles cabanes et donne lieu à diverses interprétations, est  ignorée par certains constructeurs actuels qui se contentent de poser les pierres à l'horizontale, en tas-de-charge.

 
Salon-de-Provence, Les Caussiers, grand cabanon du XIXe siècle sur fond de pavillons, d'immeubles et de tours dans les années 2010.

Lieudit Les Caussiers à Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône) : en un saisissant contraste, ancien cabanon en pierre sèche du XIXe siècle sur fond de pavillons, d'immeubles et de tours modernes. Constitué d'un corps de base quadrangulaire et de deux troncs de cône en retrait superposés, l'édifice a été restauré dans les années 1990, d'où le mortier de chaux appliqué sur les deux retraites et sur le sommet du tronc de cône supérieur (photo de l'association Salon, Patrimoine et Chemin). Pour une plus grande résolution, cliquer ici.

Place known as Les Caussiers at Salon-de-Provence, Bouches-du-Rhône: an old dry stone cabanon offers a striking contrast with the suburban houses, blocks of flats and high-rise buildings in the background. The cabanon consists of a square base topped with two superimposed truncated cones, each one set back from the one below. The whole structure was restored in the 1990s, hence the mortar visible on its ledges and top. For a higher-resolution photo, click here.

 

Cabane en pierre sèche au lieudit combe de Canilliers à Saint-Pargoire (Hérault) : au-dessus de l'entrée, arc clavé rudimentaire formé d'éclats de galets avec un galet intact en guise de clé. Photo Gilles Fichou.

 

Dry stone hut at the place known as Canilliers at Saint-Pargoire, Hérault: the entrance is topped by a makeshift  arch of large split pebbles with an unbroken pebble for its keystone. Photo by Gilles Fichou.

 

Tronçon d'un mur bas, construit à pierre sèche à Batworthy, dans le Dartmoor, Devon (Angleterre).  Le matériau est du granit. Le couronnement est une assise de grandes dalles posées la face la plus plate en haut. Le parement exhibe un appareil constitué de grandes dalles posées sur la tranche (autrement dit, des carreaux) et de petits blocs et de cales dans les vides et les interstices. Auteur : Paronez, photographe amateur de la région de Torbay dans le Devon. Source : Wikimedia Commons

A section of a low-lying, dry stone-built wall at Batworthy, on Dartmoor, Devon, England. The material is granite. The coping is a course of large slabs laid with the flatter side up. The facing shows a stonework of slabs set on edge (or stretchers) with small blocks and wedges in the gaps and interstices. Photo by Paronez, an amateur photographer from the Torbay area in Devon. Source: Wikimedia Commons.

 

Tableau : Le sevrage des veaux est une huile sur toile peinte en 1879 par le peintre animalier Rosa Bonheur (1822-1899). La source de cette étude est un voyage fait dans les hauts pâturages des Pyrénées trente ans plus tôt. Le tableau est conservé au Metropolitan Museum of Art de New York. Source :Wikimedia Commons

The Weaning of the Calves is an oil canvas painted in 1879 by animal painter Rosa Bonheur (1822-1899). The source of this study is a trip made to the high pastures of the Pyrenees thirty years earlier. The painting is kept at the Metropolitan Museum of Art in New York.

Agrandissement de détail. De l'autre côté de l'enclos où les jeunes veaux à sevrer son séparés de leurs mères, on aperçoit, sur la gauche, le pignon-façade d'une cabane d'estive à la morphologie autrefois répandue dans le département des Hautes-Pyrénées (65) : deux épais murs latéraux bas supportant une énorme dalle ou un sommier en bois, lui-même portant un triangle de pierre d'où saille la panne faîtière d'une toiture à deux versants surbaissés de grandes planches, bâches et peaux.. En avant de la cabane, un massif de gros blocs sert de support à une marmite en cuivre. Sur le côté gauche de la cabanes, une branche ou un jeune tronc de sapin fiché dans le sol sert de vaisselier en plein air. Une barrière en bois interdit aux bêtes l'accès à la cabane. Source :Wikimedia Commons

On the other side of the enclosure where the young calves to be weaned are separated from their mothers, we can see, on the left, the gable-façade of a summer pasture hut of a morphological type that was once common in the Hautes-Pyrénées department: two thick side walls of stone supporting an enormous stone slab or a wooden breastsummer, itself bearing a stone triangle from which protrudes the ridge purlin of a gable roof made of large planks, tarpaulins and skins. Outside the hut, a massive piece of masonry supports a copper pot. On the left side of the hut, a young fir trunk stuck in the ground serves as an open-air dresser. A wooden barrier prevents animals from entering the hut.

 

Vals-près-le-Puy (Haute-Loire) : grande tsabone (cabane), surnommée non sans ironie « la cabane du chef », ou encore « la mairie », du temps de sa splendeur (années 1950). Au-dessus la façade digne d'une maison, s'élève le cône arrondi de la cabane. © Gérald Pinault. Voir ici la description de l'édifice ruiné.

Vals-près-le-Puy, Haute-Loire: oversized hut (tsabone), ironically called the "chief's hut" or "town hall", in its heyday (1950s). The hut's round top towers above the house-like façade. © Gérald Pinault. A description of the building in its current ruined state is found here.

 

François Véber, un des membres-fondateurs du CERAV, faisant visiter les cabanes de Sorges, en Dordogne, à Jean-Marc Caron. La cabane de la photo se dresse au lieu-dit La Palue. Sa partie supérieure est un cône droit très régulier. La présence de mousses est due à l'arbre qui pousse à proximité. @ Jean-Marc Caron.

 

Carte postale (recadrée et redressée par nos soins) datant des années 1920 à en juger d'après l'habillement à la garçonne des deux femmes posant dans l'entrée d'une cabane en forme de nef renversée caractéristique de la région de Gordes (Vaucluse) (*).
 
L'étendue de roche mise à nu devant le pignon-façade n'est autre que l'aire à dépiquer le blé à laquelle la cabane était liée au temps où le Vaucluse était producteur de blé.

Notre « cabane de l'aire » se dresse entre un mur de clôture en pierre sèche à droite et un bâtiment de pierre à un versant de toiture à gauche. Le mur de clôture est sans chaperon et rehaussé de pierres jetées pêle-mêle. Le bâtiment a perdu ses pannes, chevrons et tuiles mais sa maçonnerie soignée (assisage assez régulier, joints vifs, besace d'angle en grosses dalles) n'a pas bougé. Le contraste est saisissant avec la maçonnerie sèche non assisée de la cabane.

La courbure des parois encorbellées est plus accentuée en aval qu'en amont de façon à contrecarrer la poussée au vide engendrée par la pente du terrain. Les côtés de l'entrée (largeur estimée à la base : 1,20 m) épousent la courbure des angles du pignon-façade. La dalle formant le linteau est soulagée par un vide de décharge surmonté d'un deuxième linteau. La photo ne permet pas de voir s'il y a une porte en bois.

(*) Quatre parois encorbellées, deux courtes (= pignons) et deux longues (= gouttereaux) opposées symétriquement deux à deux. Le volume délimité sert à l'engrangement.

 

Cabane en pierre sèche et son aire à dépiquer au lieudit Le Ferrier à Saint-Vallier-de-Thiey (Alpes-Maritimes). Elle a perdu (ou n'a jamais reçu) sa toiture de lauses, garante de son étanchéité. Photo Dominique Repérant.

 

Cette vue en contre-plongée du voûtement d'une cabane de Ménerbes (Vaucluse) nous fait découvrir une carène renversée : quatre encorbellements symétriquement opposés deux à deux, formés d'assises successives de dalles de molasse calcaire et soutenant un plafond de grandes dalles jointives inclinées du même côté. La face vue des dalles a été biseautée à coups d'aiguille ou de poinçon, d'où leur parement piqueté. Certaines dalles du plafond ont eu leur sous-face  aplanie à coups de biseau ou de burin. Les nombreuses cales placées sous chaque assise de dalles témoignent du soin apporté à la maçonnerie sèche. On remarque que la lucarne ménagée dans l'encorbellement de droite a été murée et que la paroi en dessous a été enduite. Ce souci d'herméticité visait vraisemblablement à  protéger de la dent des rongeurs les produits engrangés temporairement dans la cabane au moment de la récolte (gerbes de blé, baquets à raisins)  avant leur acheminement au village. Photo Dominique Repérant.

 

Selon la légende de cette carte postale noir et blanc éditée par Pierre Ricou en 1980, on a affaire à l'« entrée d'une borie en double voûte » photographiée à Forcalquier (Alpes-de-Haute-Provence). Plutôt que de « double voûte », il faudrait parler « d'arc clavé double » couvrant l'entrée de l'édifice, un arc externe et un arc interne, ce dernier étant de flèche moindre. Cette configuration n'est pas un caprice : l'arc interne devait servir de butée à une porte en bois pour compenser la feuillure que le bâtisseur n'a pas jugé opportun de sculpter. La cabane existe toujours, elle se trouve au lieudit Clos de Melly.

 

Sur les cartes postales de Pierre Ricou consacrées à l'architecture de pierre sèche, voir

l'article « Un photographe de l'architecture en pierre sèche de Provence : Pierre Ricou » (A photographer of Provence's dry stone architecture: Pierre Ricou), sur pierreseche.chez.alice.fr, 30 janvier 2021

 


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© CERAV
Le 23 décembre 2023 / December 23rd, 2023

Référence à citer / To be referenced as :

Christian Lassure (légendes)
Anciennes photos de la page d'accueil (X) (Former photos from the N.10 home page)
http://www.pierreseche.com/photos_page_daccueil_10.htm
CERAV, Paris
23 décembre 2023

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