LES TUNNELS DU VALLON DE CHANELETTE À SAINT-ROMAIN-AU-MONT-D'OR (RHÔNE)

The tunnels of the Chanelette Combe at Saint-Romain-au-Mont-d'Or (Rhône)

Luc Bolevy et Pierre de Laclos

Introduction

Le Mont d’Or lyonnais est un petit massif encore relativement naturel situé en limite Nord de Lyon. À dominante calcaire, le massif a donné lieu par le passé à de multiples exploitations de carrières (dont est issue la pierre dite de Couzon), de vignes et de chèvreries jusqu’à la fin du XIXe siècle. Certains chemins d’accès aux carrières ont la particularité de comporter des « tunnels » de pierre sèche. Contrairement aux ouvrages souterrains habituellement creusés dans la roche, il s’agit ici d’ouvrages en élévation, édifiés par conséquent à partir du sol et remblayés par un excédent de matériaux  issus de l’extraction des carrières. Le « tunnel » de pierre sèche permet ainsi de maintenir la continuité de circulation vers la carrière tout assurant une relative gestion des déblais inutiles et difficiles à transporter ex situ.

Une trentaine de tunnels ont été recensés pour le massif du Mont d’Or. Ces ouvrages de pierre sèche peu connus remontant au XIXe siècle sont exceptionnels de par leur dimension, la résistance mécanique dont ils font preuve au regard des volumes de pierre supportés, et leur bon état relatif de conservation.

Le vallon de Chanelette à Saint-Romain-au-Mont-d’Or est un secteur comportant un front de carrières encore aisément reconnaissable dans sa partie Nord.

Nous avons choisi de décrire les deux tunnels présents dans ce vallon pour plusieurs raisons :
- leur bon état de conservation,
- leur proximité respective, qui permet une comparaison aisée,
- l’exceptionnelle datation d’un des ouvrages,
- la présence d’autres constructions témoignant de l’activité passée dans ce secteur et conférant un intérêt patrimonial indéniable à l’ensemble : en contrebas deux maisons de carriers (en ruine), un captage d’eau daté de 1893, ainsi que les restes d’un ancien lavoir. À proximité immédiate : des terrasses de pierres sèches et des cabornes. À la base du front de taille d’une des deux carrières desservies : des inscriptions exceptionnelles datées laissées par des tailleurs de pierre.

NB : Par convention le tunnel le plus à l’ouest, proche de la maison en ruine sera appelé « tunnel n° 1 », et celui jumelé avec une caborne « tunnel n° 2 ».  L’accès au tunnel est dénommé « entrée », et le débouché sur la carrière « sortie ».

1 - Situation

Les deux tunnels étudiés sont situés dans le Vallon de Chanelette (encore appelé vallon du Pinet) à une altitude de 350 mètres sur la commune de Saint-Romain-au-Mont-d’Or (lieu-dit « Chanelette / Les Roches » sur la carte IGN au 1/25 000e) dans le département du Rhône. Ce vallon a la particularité de présenter un long front de taille continu dans sa partie Nord, témoignant de l’activité intense d’anciennes carrières de pierres dorées.

Les tunnels sont établis sur un versant orienté Sud, en dehors des zones d’habitations (le hameau le plus proche est le hameau de Salagon à 250 mètres au Sud). Les tunnels sont positionnés en continuité de chemin d’accès en pente (d’une largeur moyenne de 1,4 m), ces derniers partant de l’ancienne charrière (voie ancienne empruntée par les charrettes) courant en fond de vallon.

Ces constructions se situent dans des zones de forêt, l’exploitation des carrières étant à ce jour révolue. Une végétation dense recouvre désormais ces ouvrages, rendant difficile une vue de l’ensemble.

Fig. 1 - Vallon de Chanelette à Saint-Romain-au-Mont-d'Or : localisation des tunnels. Fond de plan : Pierre de Laclos.

2 - Fonction

Les deux tunnels de pierre sèche constituent des passages assurant le maintien de la continuité d’accès aux fronts de taille des carrières, tout en permettant une accumulation importante des matériaux de déblais de carrière au-dessus d’eux. Les monticules ainsi créés ont l’avantage d’éviter un transport et un stockage trop lointain de certains déblais d’extraction impropres à une quelconque commercialisation.

L’examen du cadastre napoléonien (1828) indique la présence passée de vignes au droit des parcelles étudiées. Les buttes artificielles créées au-dessus des tunnels sont bien exposées au soleil et permettaient en effet cette culture. Figurent également les deux chemins d’accès (desservant les parcelles 266 et 270 où se trouve actuellement le front de taille), ainsi que deux maison supposées de carriers (numérotées 245 et 269).

Fig. 2 - Extrait du cadastre napoléonien (année 1828). Source : ADR cote 3 P 1921.

3 - Matériau

Les tunnels sont des ouvrages élevés en superstructure, puis recouverts de matériaux détritiques de carrières, et non des ouvrages creusés dans le sous-sol. Ces caractéristiques permettent ainsi de recourir à la technique de la pierre sèche pour leur conception, sans aucun autre besoin de matériaux (absence de mortier, de sable et de chaux).

Ces constructions sont en calcaire local à partir de blocs ébauchés, voire équarris, de pierres dorées (calcaire aalénien à entroques) pour les murs et les voûtes des ouvrages proprement dits, auxquels se mélange la pierre blanche (calcaire bajocien ou « ciret ») pour le remblai recouvrant le tout.

4 - Aspect extérieur

Les parties visibles des deux tunnels sont essentiellement leurs ouvertures (entrée / sortie), le reste étant recouvert de pierre, d’humus et de végétation.

Fig.3 - Chemin d’accès au tunnel n° 1, avec mur à droite.

L’entrée du tunnel n°1 est en continuité avec un important mur de pierre sèche récemment effondré (2014), prenant naissance contre la maison en ruine (supposée) de carrier, 25 mètres en contrebas et longeant le chemin d’accès. L’entrée du tunnel n° 2 est mitoyenne d’une caborne (non décrite ici).

Fig. 4 - Maison probable de carrier en bas du tunnel n° 1.

Dans les deux cas, la sortie du tunnel a lieu classiquement à l’aplomb du front de taille. Près de ce dernier des murs de pierre sèche finissent de délimiter des aires closes (fosses) au pied de la falaise : l’accès à la carrière ne peut se faire que par l’intermédiaire du tunnel, ou par-dessus, en empruntant à pied les escaliers ménagés à cet effet, sans doute pour accéder aux vignes cultivées à l’époque sur les buttes.

Fig. 5 - Entrée du tunnel n° 1.

 

Fig. 6 - Front de taille à la sortie du tunnel n° 1.

 

Fig. 7 : Entrée du tunnel n° 2 et caborne mitoyenne.

 5 - Aspect intérieur

Les voûtes sont systématiquement réalisées en anse de panier avec des claveaux de pierre sèche.

Fig. 8 - Principe de la voûte à claveaux. Source : www.montsdor.com

L’examen de l’intérieur des deux tunnels montre que ceux-ci sont composés de différents segments aisément identifiables. Le premier tunnel comporte au moins cinq segments, le second trois. Ces segments correspondent sans doute à des phases successives d’agrandissement : au fur et à mesure du recul du front de taille, l’activité d’extraction provoquait une production grandissante de déblais qu’il fallait sans cesse contenir par des prolongations successives des tunnels.

Le tunnel n° 1 présente un parcours « courbé » sur un développement de 37 mètres, tandis que le tracé du second tunnel demeure sensiblement rectiligne pour une longueur de 25 mètres. La pente a été estimée à environ 20% dans les deux cas (à l’aide d’un clinomètre rudimentaire).

Fig. 9 - Dessin du tunnel 1 : L.Bolevy sur DPTopo. Relevés P. de Laclos / L. Bolevy.

 

Fig. 10 - Dessin du tunnel 2 : L.Bolevy sur DPTopo. Relevés P. de Laclos / L. Bolevy.

6 - Détails d'aménagements extérieurs

Tunnel n° 2 : À gauche de l’entrée et à droite de sa sortie, quelques marches d’escaliers permettent d’accéder sur le dessus de la butte du tunnel.

Clé de voûte gravée AFD GL 1880 avec symbole d’une clé. Les initiales « GL » sont traditionnellement attribuées à « Gaspard Ligneux », ancien exploitant de carrière. Les initiales AFD n’ont pas reçu d’interprétation à ce jour.

Fig. 11 - Clé de voûte à l’entrée du tunnel n° 2.

7 - Détails d'aménagements intérieurs

Le tunnel n° 1 présente un rétrécissement à 1,3 mètre de largeur dans sa courte portion initiale, les portions suivantes demeurant relativement constantes à 2,2 mètres de largeur, avec un élargissement dans la dernière partie (maximum atteint à 2,75 mètres de largeur). La hauteur sous clé de voûte varie de 1,78 à 3,14 mètres (pour la dernière portion). Toutefois, de nombreuses pierres éparses au sol réduisent la hauteur sous voûte.

Dans la seconde portion, une niche de 50 x 50 cm est présente (la pierre à sa base a disparu).

Fig. 12 - Niche effondrée du tunnel n° 1.

La dernière portion du tunnel n°1 est particulièrement esthétique et intéressante du fait de ses dimensions différentes du reste du tunnel (plus large et plus haut). Par ailleurs, sa mise en œuvre est légèrement différente : la voûte débute quelque peu en retrait du mur, derrière un lit de pierre saillant. Ce retrait latéral à la naissance de la voûte en plein cintre pourrait correspondre à la pose d'un cintre en bois lors de sa construction.

Fig. 13 - Dernière portion, élargie, du tunnel n° 1.

Le tunnel n° 2 possède une largeur sensiblement constante comprise entre 2,3 et 2,4 mètres pour une hauteur de 1,8 à 2 mètres (1,5 m à sa sortie du fait du comblement partiel de celle-ci). Contrairement au sol du tunnel n°1, un sol en terre battue est encore visible.

8 - Parois intérieures

L’observation des murs du tunnel n° 1 montre une grande hétérogénéité de mise en œuvre entre les différentes portions et dans les portions proprement dites : la base des murs est réalisée à partir de gros blocs dont les dimensions peuvent atteindre jusqu’à 0,3 x 1 mètre, parfois à peine ébauchés, reposant sur la roche. L’agencement des pierres est tantôt grossier, tantôt soigné, et ce au sein d’une même portion du tunnel. Il est possible que différents ouvriers possédant une maîtrise technique inégale aient ainsi travaillé à la construction du tunnel. Les nombreux éléments massifs et grossiers utilisés pour les murs contrastent avec les dalles plates et allongées utilisées pour la voûte : la délimitation entre mur et voûte est clairement visible.

Fig. 14 - Tunnel n° 1 : une portion présentant de gros blocs pour les murs et des plaquettes allongées pour la voûte.

Les parois et les voûtes du tunnel n° 2 apparaissent beaucoup plus homogènes : le berceau de la voûte apparaît davantage en continuité avec les murs.

Fig. 15 - Tunnel n° 2 : sol en terre battue et régularité de l’agencement des murs et de la voûte.

9 - État de conservation

Certaines pierres à la base des murs semblent fragilisés (fissures, détérioration, pourrissement, gélivité) ou disparues : cette usure prématurée est-elle due au ruissellement ou à des remontées d’humidité par capillarité ? Ce phénomène peut être préoccupant, car à terme toute une partie des tunnels peut être menacée.

Actuellement la stabilité de la voûte des deux ouvrages ne semble pas fragilisée, nous préférons toutefois rester particulièrement prudents quant à l’apparente robustesse de l’ensemble, comme l’a confirmé le récent éboulement d'un mur de pierre sèche plus bas à proximité de la maison de carrier. Certaines pierres des tunnels sont en effet manquantes (notamment à la base de l’avant dernière portion du tunnel n° 1 avec un début de « ventre » de la paroi), ce qui pourrait provoquer localement un effondrement. Outre le poids et la poussée du remblai, s’ajoutent l’importante végétation et la terre végétale formée au fil du temps au-dessus des ouvrages, représentant un surpoids que n’avaient sans doute pas prévu les concepteurs.

Fig. 16 - Tunnel n° 1 : déchaussement de blocs à la base du mur.

Au niveau des détails, nous remarquons également que la niche du tunnel n° 1 est détériorée : il manque des éléments à sa base.

Pour le tunnel n° 2, sa sortie est partiellement obstruée, notamment à cause des pierres du muret extérieur mitoyen qui se déversent progressivement dans le tunnel. Quelques-unes de ces pierres ont aussi été superposées volontairement dans le tunnel pour ménager un semblant d’abri : observation des rapaces nocturnes ? chasseur ?

Fig. 17 - Tunnel n° 2 : comblement partiel de la sortie vers la carrière à la suite de l'éboulement partiel du mur de la fosse.

10 - Les difficultés de datation

L’existence des deux carrières en 1828 semble probable puisque le cadastre napoléonien mentionne les deux chemins d’accès à cette époque (voir plan § 2). Les deux tunnels étudiés ne figurent toutefois pas sur ce cadastre. L’examen de ce document permet aussi de reconstituer l’emplacement approximatif du front de taille selon la nature indiquée de l’usage du sol : au-dessus du front de taille « B » pour bois, en dessous « V » pour vignes. Toutefois à cette époque et pour ce secteur les seules mentions de carrières « C » sont situées plus à l’Ouest. L’exploitation des carrières desservies par les deux tunnels étudiés ici était-elle suspendue en 1828 ?

Le tunnel n° 2 présente une clé de voûte datée de 1880. La carrière qu’il dessert conserve le témoignage exceptionnel du travail des carriers puisque la base du front de taille est gravée de deux sentences toutes deux datées de 1863, dont une signée par Louis Ligneux. Pour nous être parvenues, cela signifie que le front de taille n’a pas été retouché depuis à cet endroit. Alors que penser de la date de 1880 sur l’entrée du tunnel ? Correspond-elle à un ultime agrandissement ou une réparation de celui-ci ? Dans quel intérêt, si la carrière n’était plus exploitée depuis 1863 ?

Une explication pourrait être que la carrière a continué d'être exploitée après la dédicace de 1863, le front de taille se décalant progressivement sur la gauche en prolongeant la longueur de la fosse à la base du front de taille, ce qui aurait permis de garder intacte l'inscription de 1863, et expliquerait par ailleurs l'utilisation du tunnel à minima jusqu'en 1880...

Une recherche sur la famille Ligneux nous apporte quelques repères temporels complémentaires : d'après le tableau de recensement, en 1836 (source : ADR cote 6MP20) Gaspard Ligneux avait 30 ans (profession : tailleur de pierre), et son fils Louis Ligneux, 5 ans. Les tableaux de recensement ultérieurs nous confirment que Louis Ligneux exercera aussi la profession de tailleur de pierre. Lors de la dédicace du front de taille signée par lui en 1863, Louis Ligneux avait donc 32 ans, âge qui correspond en substance au texte qu'il a laissé à la base de cette falaise « ...Oh dure et ingrate roche, pendant trente trois années par toi nous fumes enchainés... ».

En ce qui concerne les initiales « GL » laissées sur la clé de voûte du tunnel n° 2, avec la date 1880 et la mention non déchiffrée AFD, l'interprétation paraît plus délicate : Gaspard Ligneux figure encore au tableau de recensement de 1866 (âge : 60 ans, profession : propriétaire tailleur de pierre (source ADR cote 6 MP¨223), mais n'apparaît plus sur les tableaux de recensement de 1872, 1876 et 1886. Par conséquent, le millésime 1880 et l'inscription GL peuvent diffilement lui être directement attribués. S'agirait-il alors d'une dédicace en sa mémoire ?

Fig. 18 - Inscriptions laissées à la base du front de taille desservi par le tunnel n° 2. Datées de 1863.

11 - Deux tunnels isolés pour un si long front de taille…

L’ancien front de taille le long du versant Nord du vallon de Chanelette s’étire sur une longueur estimée à plus de 750 mètres (cette longueur est très probablement sous-estimée, du fait du caractère non linéaire du tracé des falaises). Les fosses desservies par les deux tunnels étudiés sont de superficie actuellement très faibles, de l’ordre de 100 m2 pour un linéaire de falaise accessible compris entre dix et vingt mètres pour chacune des fosses : ceci paraît être un espace de travail très exigu.

Nous pouvons émettre plusieurs hypothèses.

Les fosses des deux carrières desservies permettaient-elles d’accéder à un linéaire de falaise plus important par le passé ? Ont-elles été partiellement fermées après la cessation d’activité pour un autre usage (parc à troupeaux) ? Cette hypothèse expliquerait le rétrécissement de l’entrée du tunnel n° 1.

La mise en œuvre des deux tunnels ne correspond-elle pas ici à un stade ultime d’exploitation de la carrière ? En effet, dans les deux cas, le tunnel se situe à l’endroit où la falaise a été attaquée le plus profondément, donc là où le volume de déblais généré a certainement été le plus important, nécessitant une gestion « verticale » de ceux-ci, comme en témoignent les murs de pierre sèche élevés de part et d'autres des fosses et délimitant de hautes plate-formes élevées sur du remblai.

Fig. 19 - Plan du tunnel n°1 et de la fosse desservie (vue aérienne).

 

Fig. 20 - Plan du tunnel n° 2 et de la fosse de carrière desservie (vue aérienne).

 

Fig. 21 - Front de taille de la carrière n° 2, présentant un curieux mur perché sur le flanc droit de la fosse desservie par le tunnel.

Remerciements
à Nicole Gilardi (Couzon-au-Mont-d'Or)

Résumé
Cet article décrit et compare les deux tunnels de pierre sèche desservant d'anciennes carrières situées dans le vallon du Chanelette à Saint-Romain-au-Mont-d'Or (Rhône). L'exploitation des carrières engendrait la production de nombreux déchets pierreux d'extraction, difficilement stockés près de l'aire de travail à la base du front de taille. Ce volume produit formait des monticules de pierre contenus par des murs de pierre sèche et traversés par des « tunnels » conçus de manière très empirique et rallongés selon les besoins.

Il est rappelé que ces terrains et ouvrages sont privés et présentent des dangers (risques de chute, d’éboulement, d’effondrement…). Nous ne pouvons que déconseiller la visite de ces lieux sans l’autorisation des propriétaires et une parfaite connaissance des risques auxquels les personnes s’exposent sous leur entière responsabilité.


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© CERAV
12 janvier 2015 / January 11th, 2015

Référence à citer / To be referenced as :

Luc Bolevy et Pierre de Laclos
Les tunnels du vallon de Chanelette à Saint-Romain-au-Mont-d'Or (Rhône) (The tunnels of the Chanelette Combe at Saint-Romain-au-Mont-d'Or (Rhône))
http://www.pierreseche.com/tunnels_du_vallon_de_chanelette.htm
12 janvier 2015

Des mêmes auteurs : La caborne marquée « BJ » de Saint-Romain-au-Mont-d’Or (Rhône)

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