PROBLÈMES D'IDENTIFICATION ET DE DATATION D'UN HAMEAU EN PIERRE SÈCHE :

« LE VILLAGE DES BORIES » À GORDES (VAUCLUSE).  PREMIERS RÉSULTATS D'ENQUÊTE

 

Problems in identifying and dating a hamlet in dry stone masonry,

the 'village of the bories' at Gordes, Vaucluse: initial results of an investigation

Christian Lassure
Agrégé de l'Université

1re parution : dans L'Architecture rurale, t. 3, 1979, pp. 46-55

1. INTRODUCTION

Le présent article est le résultat d'une enquête ethnographique (1) effectuée en décembre 1976 et en juillet 1978 sur le site d'un ancien hameau de constructions en pierre sèche situé près de Gordes dans le département du Vaucluse et désigné actuellement sous l'appellation de « village des bories ».

L'auteur devant la partie sud du quartier des Savournins à Gordes (Vaucluse) en décembre 1976 © Christian Lassure

© Christian Lassure

1.1. LE SITE : SITUATION ET ÉTAT ACTUEL

Le « village » se trouve à 3 km à vol d'oiseau du village de Gordes, dans ce que les gens du pays appellent aujourd'hui « la garrigue » ou « la montagne ». Les bâtiments le composant se dressent sur un versant d'une altitude moyenne de 270-275 m, bordé à l'Ouest par le vallon de la Sénancole et à l'Est par le vallon de Gamache.

Dans son état actuel, le « village » est le résultat de dix années de travaux de déblaiement, de consolidation et de restauration menés par le propriétaire du terrain, M. Pierre Viala, secondé de deux ouvriers (2). L'ensemble, qui est désormais inscrit à l'Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques, est ouvert à la visite moyennant un droit d'entrée. Ainsi donc, il a fallu l'initiative originale et les efforts soutenus d'un particulier pour qu'un exemplaire remarquable de l'architecture vernaculaire provençale fût sauvé de l'abandon et de la ruine (3). Aujourd'hui, le site est accessible tant au touriste en quête de dépaysement qu'à l'ethnologue désireux d'étudier un habitat du passé.

1.2. LES BÂTIMENTS : DISPOSITION ET FONCTIONS

Le « village des bories » comporte sept groupes de cabanes, à savoir six répartis immédiatement au Nord d'une voie de cheminement est-ouest le traversant et un seul situé immédiatement au Sud de celle-ci. Le principe de ces groupes a été reconnu par M. Viala : par « groupe », il faut entendre une réunion de deux ou plusieurs bâtiments soit adossés, soit se jouxtant, soit proches, et liés entre eux sous le rapport de la parcelle d'inclusion, de la disposition des lieux et surtout de la complémentarité fonctionnelle. Les critères retenus pour la détermination de la fonction sont principalement la nature des détails d'aménagement rencontrés et les vestiges d'occupation retrouvés (4).

Sur les trente et un bâtiments recensés, on discerne, en appliquant la classification de M. Viala, quatorze fonctions différentes : cinq habitations, quatre étables/bergeries, quatre granges, deux greniers, trois magnaneries, deux fours et fournils, deux cuves et fouloirs, quatre resserres, trois poulaillers, deux soues, une chevrière. Quatre bâtiments restent d'usage indéterminé. Il faut en outre prendre en compte cinq courettes et deux aires à dépiquer le blé.

1.3. LE RÔLE AGRICOLE DE L'ENSEMBLE

L'énumération des fonctions montre bien le rôle essentiellement agricole du « village ». Ce rôle est confirmé par ailleurs tant par les vestiges d'anciennes plantations – souches de mûriers, d'amandiers et d'oliviers – que par la tradition locale à Gordes. Selon les témoignages de gens du pays, il se pratiquait il y a plus de cent ans, sur les parcelles environnantes, une polyculture typiquement méditerranéenne – céréales associées à l'olivier, l'amandier, le murier et la vigne, truffes, plantes aromatiques – à laquelle s'ajoutaient l'élevage d'ovins, l'apiculture et l'élevage du ver à soie, sans oublier le travail du cuir à façon comme l'attestent les abondants vestiges de semelles rencontrés sur le site.

2. L'ENQUÊTE ARCHÉOLOGIQUE ET HISTORIQUE

Le « village des bories » a fait l'objet, par le passé, d'au moins une tentative d'interprétation. Pour Pierre Delaire (Les boris du pays d'Apt, dans La vie urbaine, janvier-mars 1964, pp. 7-62, en part. p. 49), il s'agit d'un « village fortifié » « construit après la chute de la cité d'Apta Julia, au VIe ou VIIe siècle de notre ère ». L'auteur ne précise pas sur quelles fouilles ni sur quels textes il s'appuie pour une datation aussi haute. Conscient, sans doute, de la fragilité d'une telle affirmation, il ajoute, après coup, que le village « fut souvent réoccupé au cours des siècles et cela jusqu'au XIXe siècle ». Pour peu que le visiteur d'aujourd'hui ait lu Pierre Delaire, il est susceptible de succomber au mystère de « Cet exemple touchant d'une petite bourgade mérovingienne (qui) nous est parvenue presque intacte ». Mais s'il est de tempérament critique, il ne manquera pas de chercher à vérifier le fondement scientifique de l'interprétation delairienne. C'est précisément ce que nous allons tenter de faire en soumettant le site à une enquête archéologique et historique. Dans un premier temps, nous examinerons les vestiges à la lumière des moyens traditionnels de datation archéologique, puis, dans un deuxième temps, nous recourrons à l'étude critique des sources historiques.

2.1. L'APPROCHE ARCHÉOLOGIQUE

Le « village des bories » a livré divers éléments de datation susceptibles d'être retenus par l'archéologue. Ce sont d'abord les trouvailles monétaires, puis les vestiges céramiques et enfin non céramiques, à savoir des objets en bronze et un outillage lithique.

2.1.1. LES MONNAIES

Selon M. Viala, le « village » a livré des monnaies à l'effigie des Louis XIII, XIV, XV et XVI, en plus de monnaies des papes d'Avignon ou « patacs », en usage en Provence à partir de Louis XI (5). La conclusion qui s'impose est donc que ce groupement de cabanes ne saurait être antérieur au XVe siècle. Mais cela ne veut pas dire que leur construction et leur première occupation datent nécessairement de cette période : les « patacs » peuvent en effet avoir été utilisés bien après leur mise en circulation; la même chose vaut pour les autres monnaies car, jusque vers 1850-1870, on a employé dans les campagnes françaises toutes sortes de monnaies, y compris des monnaies romaines. Pour citer Albert Grenier (6), « les pièces de bronze ont servi de billon jusqu'à nos jours ». Ont mis fin à cette pratique l'implantation de la Banque de France, la démonétisation de la monnaie antérieure et l'introduction des pièces à flancs étroits. Une première loi, en date du l0 juillet 1845, ordonnait le « Retrait des monnaies n'entrant pas dans le système décimal ». Deux lois postérieures, les lois du 3 mai 1848 et du 6 mai 1852, portaient sur le « Retrait des anciennes espèces de cuivre et (la) mise en circulation d'un important numéraire de bronze ». On se reportera, pour plus de précision, à 1'« Histoire monétaire et numismatique contemporaine » de Jules Mazard (7).

Sur la seule foi des trouvailles monétaires, on peut donc dire que les dates de construction de ce groupe de cabanes se situent dans une fourchette allant de Louis XI (1461-1483) à Napoléon III (1850-1870).

2.1.2. LES POTERIES

Des abondants vestiges céramiques ramassés lors des travaux de remise en état du « village », M. Viala déclare qu'« ils sont représentatifs dans leur ensemble de la vaisselle de terre traditionnelle provençale et plus particulièrement du pays d'Apt aux XVIIIe et XIXe siècles » (8). Nous avons pu vérifier le bien-fondé de cette assertion sur le terrain même : il ne semble pas y avoir de poteries médiévales ni, a fortiori, de poteries gallo-romaines. Si le site avait été occupé à ces époques, on ne manquerait pas de trouver des dépotoirs recélant d'abondants vestiges céramiques comme c'est le cas pour les villages médiévaux abandonnés et les établissements gallo-romains.

Sur la seule foi des trouvailles céramiques, on peut donc dater l'occupation du site des XVIIIe et XIXe siècles.

2.1.3. LES OBJETS EN BRONZE

Un fragment de hache et des anneaux en bronze auraient été trouvés sous le dallage de l'habitation du groupe VI (9). S'agit-il d'objets trouvés dans des cultures et ayant servi de dépôt de fondation au paysan-constructeur pour éloigner d'éventuels malheurs (cf. les « pierres de foudre ») ? S'agit-il, sinon, de vestiges d'occupation préexistant à l'édification du bâtiment ? Ou encore, les anneaux de bronze sont-ils des pièces de harnachement laissées en place après la transformation d'une étable en habitation (ce que laisserait supposer la pose d'un dallage sur le sol originel) ? La présence de tels vestiges isolés soulève plus d'interrogations qu'elle n'en résoud. En tout état de cause, une expertise s'impose : des objets en bronze ne sont pas nécessairement de l'Âge du Bronze.

Force est donc de conclure à l'inutilité de cette trouvaille pour la datation des bâtiments existants.

2.1.4. L'OUTILLAGE LITHIQUE

Selon M. Viala, des silex taillés ont été ramassés çà et là sur le site (10). Pas plus que la précédente, cette découverte ne saurait être utilisée comme élément de datation. Tout d'abord, l'identification de ces objets reste à faire : s'agit-il d'outillages lithiques préhistoriques ou de fragments de silex employés par les paysans d'autrefois comme pierres à briquet et comme pierres à fusil ? Il ne faut pas non plus oublier que des couteaux en silex ont été utilisés jusqu'au Moyen Âge. Enfin, quand bien même l'origine préhistorique de ces silex serait avérée, ceux-ci ne pourraient jamais que dater une période d'occupation du site et non les constructions qu'il porte actuellement.

Une trouvaille donc également inutilisable.

2.1.5. CONCLUSION

À ce stade de l'enquête menée par un biais purement archéologique, celui de l'exploitation des données de la fouille ou du ramassage de surface, que peut-on affirmer qui soit scientifiquement fondé et démontré ? En attendant de faire appel à d'autres moyens d'investigation qui seront, comme nous allons le voir, non plus ceux de l'archéologue mais ceux de l'historien, on se contentera de deux fourchettes, l'une large (XVIe-XIXe siècles), l'autre étroite (XVIIIe-XIXe), pour les bâtiments et d'une occupation sporadique et ténue du site au Néolithique (ainsi que d'ailleurs l'attestent les abris-sous-roche du vallon de la Sénancole tout proche), tout en écartant l'idée d'une occupation continue depuis 2000 ans, idée qui n'est pas recevable en l'absence de preuves archéologiques (vestiges gaulois, gallo-romains, mérovingiens, médiévaux).

2.2. L'APPROCHE HISTORIQUE

Pour essayer d'aller plus avant dans l'identification et la datation du « village des bories », il nous faut à présent recourir aux moyens propres à l'historien du milieu rural, à savoir dans un premier temps l'étude des cadastres, rapportée dans un deuxième temps aux connaissances établies dans le domaine de l'histoire économique régionale.

2.2.1. LE CADASTRE DE 1809

Pour l'instant, nos investigations n'ont porté que sur le cadastre de 1809 (11). Les conclusions auxquelles elles nous ont permis d'aboutir sont donc provisoires et susceptibles d'être complétées et modulées ultérieurement.

Les Savournins Hauts et Bas sur le cadastre de 1809 © Christian Lassure

Le groupement des cabanes se trouve sur la feuille de la section H, dite des « Luquets ». Bâtiments et parcelles y sont numérotés de 176 à 244, l'ensemble étant spécifiquement désigné sous l'appellation de « hameau de Savournins ». Ce hameau, relevant du village de Gordes, est desservi par un chemin propre, dit « des Savournins ». Il s'articule autour de deux points, l'un au Nord, réduit à quelques bâtiments, l'autre au Sud, recouvrant l'actuel « village des bories » avec sa trentaine d'édifices. Si l'on se reporte aux états de section afférents, on constate que les bâtiments sont portés soit en « cabanes » ou « sols de cabanes », soit en « maisons » ou « sols de maisons » ; de même, on note que les parcelles sont portées pour la plupart en « terres » ou en « vergers » et pour quelques-unes en « bois-taillis » ou en « hermes » (friches). Certains édifices, ainsi le complexe bergerie-grange-soue du groupe No IV et l'aire à dépiquer derrière le groupe No I, sont désignés comme possession collective des « habitants du hameau de Savournins ». Enfin, quelques bâtiments visibles aujourd'hui n'apparaissent pas, semble-t-il, sur la feuille cadastrale : c'est le cas de l'habitation du groupe No IV, de la cabane No IIb, des trois bâtiments du groupe No V, de la resserre du groupe No VI et de la resserre du groupe No VII.

Les Savournins Bas sur le cadastre de 1809 © Christian Lassure

Quelles déductions s'imposent, au vu de ces nouveaux éléments, quant à la représentation du hameau au début du XIXe siècle ? Tout d'abord, on a affaire non pas à un « village » au sens propre mais à un « hameau », ce que confirme l'absence et d'église et de cimetière. Ensuite, ce hameau englobait à l'origine davantage de constructions – car plus étendu – que le « village des bories », qui n'en est en fait que l'articulation sud. D'ailleurs, l'articulation nord existe toujours : il s'agit de la maison d'habitation et ses dépendances que M. Viala a restaurées pour en faire sa résidence (« sols de maisons » Nos 194 et 196, « sol de cabane » No 193 sur la feuille de 1809) et qu'il désigne, de façon restrictive, par « Les Savournins ». Autre constatation, il n'est fait nulle part mention de « bories » : il est simplement fait état de « cabanes », s'appliquant aux édifices en pierre sèche et à voûte par encorbellements, et de « maisons », s'appliquant aux bâtiments à toiture. Autre remarque : une population sédentaire occupait le hameau, possédant soit individuellement, soit collectivement les constructions (ce qui n'exclut pas l'existence d'une population saisonnière). Quant aux mentions de « terres » et de « vergers », elles pointent vers le modèle méditerranéen de culture que nous avons vu plus haut. Dernière conclusion, et non des moindres, si la physionomie du hameau est dans l'ensemble celle qu'il aura au moment de son abandon ultérieur, un certain nombre de cabanes ont été bâties après 1809. Si l'on met ce fait en rapport avec la constatation, vérifiable sur le terrain, que chaque groupe de cabanes procède d'un bâtiment unique auquel sont venus s'adosser ou s'accoler postérieurement un deuxième, puis un troisième bâtiment et ainsi de suite, il apparaît clairement que le hameau est le résultat d'une croissance graduelle, par adjonctions successives.

Les Cabanes à Gordes (Vaucluse) : le groupe VI © Christian Lassure

Voilà donc les résultats provisoires de nos recherches du côté du cadastre napoléonien. Une étape ultérieure fructueuse serait sans doute le recherche et l'identification des propriétaires successifs des parcelles du site dans les états de section des XVIIIe et XIXe siècles.

2.2.2. LES ENSEIGNEMENTS DE L'HISTOIRE ÉCONOMIQUE

Les éléments d'information que nous venons de dégager, bien qu'encore incomplets, sont susceptibles d'une certaine exploitation à la lumière des enseignements connus de l'histoire économique des campagnes provençales.

Pour comprendre la formation de tout habitat rural, il est indispensable de déchiffrer l'histoire du terroir où il s'inscrit, c'est-à-dire de déterminer les périodes de défrichement et d'abandon, les partages de communaux, les phénomènes d'appropriation individuelle, outre les modes d'occupation des sols et les types de culture à différentes époques.

La date à partir de laquelle le hameau de Savournins a commencé à se former correspond sans doute au passage de l'habitat groupé du village à l'habitat dispersé, passage qui, en Provence comme ailleurs, a eu lieu après le Moyen Âge. L'on sait que les divers mouvements de défrichement s'inscrivent dans la fourchette XVIe-XVIIIe siècles. On consultera à cet égard l'ouvrage de Roger Livet sur « L'habitat rural et les structures agraires en Basse-Provence » (12). Cet auteur apporte des renseignements précieux sur les mouvements de conquête des terres en Provence aux XVIIe et XVIIIe siècles à la suite de poussées démographiques. Prenant comme exemple la région de Saint-Saturnin-lès-Apt, à l'Ouest de Gordes, il retrace, à travers divers actes et documents, la conquête progressive, au cours du XVIIe, des hauteurs au Nord du village, lesquelles étaient utilisées jusque là comme terrain de pâture et de fustage. Autre période de défrichement de terres difficiles, la seconde moitié du XVIIIe siècle : l'accroissement de la population a provoqué en Provence une véritable ruée sur les terres, en particulier les collines, où l'on se mit à défricher avec ardeur. Un édit royal, du 13 août 1766, en donnait la permission expresse dans tout le royaume. Le temps fort de cette période, à laquelle remontent nombre de terrasses de culture ou « restanques », se situe vers 1770-1780.

Il faudrait faire des recherches précises, sur le terroir de Gordes, pour déterminer ce que le quartier de Savournins doit exactement à ces divers mouvements.

3. CONCLUSION : NAISSANCE, VIE ET MORT DU HAMEAU

En dernière analyse, quelle datation proposer au hameau de Savournins, alias « village des bories » ? En l'état actuel des recherches, on ne saurait fixer d'origine précise : l'apparition du hameau remonte au défrichement et à la mise en culture des pentes environnantes, c'est-à-dire à un moment situé dans une fourchette 1500-1750, mais vraisemblablement plus près de 1750 que de 1500. Par contre, l'occupation maximale semble prendre place entre 1750 et 1850. Le hameau est donc le résultat d'une évolution commencée au plus tôt vers 1500, au plus tard vers 1750, marquée par une croissance organique autour d'unités originelles, et se poursuivant jusque vers 1850 où s'amorce la phase d'abandon aboutissant à la ruine des édifices.

NOTES

(1) Nous tenons à remercier M. Pierre Viala, propriétaire du site, de son aimable hospitalité à l'occasion de cette enquête.

(2) On trouvera une relation détaillée de ces travaux dans Pierre Viala, Histoire d'une restauration : le « village des bories »
 de Gordes (Vaucluse), dans L'A.R.P.S., t. 1, 1977, pp. 151-153.

(3) L'originalité de ce sauvetage est soulignée par Jacques Verroust dans Gordes, un pas décisif pour la réhabilitation des bories ?, dans Touring, No 905, septembre 1978, pp. 29-32.

(4) Cette classification a été exposée dans la plaquette de M. Viala, Le village des bories à Gordes dans le Vaucluse, éd. « le village des bories », Gordes, 1978, 16 p.

(5) Cf. Pierre Viala, Le village des bories ..., op. cit., p. 5.

(6) Albert Grenier, Archéologie gallo-romaine, 1ère partie, Généralités et travaux militaires, Paris, 1931, p. 273.

(7) Jules Mazard, Histoire monétaire et numismatique contemporaine, 1790-1963, t. I, 1790-1848, Paris, 1965, p. 188, et t. II, 1848-l967, Paris, l968, p. 57.

(8) Pierre Viala, Le village des bories ..., op. cit., p. 3.

(9) Pierre Viala, Le village des bories ..., op. cit., p. 5.

(10) Pierre Viala, Le village des bories ..., op. cit., p. 5.

(11) Commune de Gordes, section H dite des Luquets et des Vallons, feuille unique, échelle d'1 à 2500, levée par Edouard Chossard, géomètre secondaire, terminée le ler avril 1809. La mairie de Gordes possède une copie, datée de 1811, de ce cadastre, l'original de 1809 se trouvant à Avignon.

(12) Roger Livet, L'habitat rural et les structures agraires en Basse-Provence, thèse de Lettres, Paris, 1962, Aix-en-Provence, éd. Ophrys, 1962.

English abstract

Problems in Identifying and Dating a Hamlet in Dry Stone Masonry, the 'Village of the Bories' at Gordes, Vaucluse:

Initial Results of an Investigation

This article is particularly concerned with determining the true age and origins of a group of Gordoise huts which have been transformed into an open-air museum and presented by one author as being Merovingian (Pierre Delaire, 1964), and by another author as being Ligurian (Pierre Viala, 1976).

Three types of data were used in the investigation.

Archaeological sources proved to be disappointing. Coins found dated between the XVth and XIXth centuries but nothing proved that they had remained in the same place since being deposited. In fact, until about 1850-1870, all sorts of ancient coins were used in the French regions as 'billon'. Strangely enough, the pieces of pottery gathered on the site belong to the kind of earthenware vessel used in the Apt region in the XVIIIth and XIXth centuries.

The historical approach using the land register of 1809 enables one to observe that this document identifies the site as belonging to the 'hamlet of the Savournins' and as being divided into 'sols de cabanes' and 'sols de maisons'. Some constructions visible nowadays do not appear on the land register and are therefore posterior to 1809.

Finally, even if it housed a sedentary population, this area had neither church nor cemetery; it was simply a remote district of the village of Gordes.

We learn from the economic history of the sector that the origins of the hamlet could be situated between 1500 and 1750 (but closer to 1750 than to 1500), during a period of land reclamation linked to a rise in the birth rate and a shortage of land. The highest rate of occupation of the hamlet seems to be located between 1750 and 1850, with the latter date marking the onset of the period when these constructions became deserted.


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Référence à citer / To be referenced as :

Christian Lassure
Problèmes d'identification et de datation d'un hameau en pierre sèche : « le village des bories » à Gordes (Vaucluse). Premiers résultats d'enquête
http://www.pierreseche.com/mythe_villagebori.html
article repris de la revue L'Architecture rurale, t. 3, 1979, pp. 46-55

 

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