OUVRAGES REÇUS / BOOKS SENT TO THE EDITOR

LES CONSTRUCTIONS À PIERRE SÈCHE SUR LE PLATEAU DE L'AUVERNE (HÉRAULT)

 

Compte rendu : Christian Lassure

Jean-Pol Nicol, Les constructions à pierre sèche sur le plateau de l'Auverne [Hérault], numéro hors série du bulletin du CEPAV, 15-16 avril 2000, 11 p.

Cette brochure est destinée à faire connaître du grand public les vestiges lithiques du plateau de l'Auverne situé près du Lac de Salagou dans le département de l'Hérault, vestiges étudiés avec passion et méthode par M. Jean-Pol Nicol depuis une décennie.

On y trouve tout d'abord le rapport des bouleversements qui ont affecté la plaine de Salagou à partir des années 1960, avec la construction d'un barrage et d'un lac de retenue.

Est ensuite décrit le plateau proprement dit, dans son état actuel où plantations récentes le disputent à la végétation endémique.

L'essentiel de l'ouvrage est consacré aux cabanes de pierre sèche dont l'auteur évoque successivement les appellations, l'âge, le nombre, l'état de conservation, la typologie morphologique, le matériau, le système constructif. M. Nicol signale à juste titre que, d'après des documents comptables de 1860, le nom local était cabane et non point capitelle. Il attribue aux constructions une aire chronologique débutant avec le XVIIIe siècle, pour s'achever au commencement du dernier quart du XIXe. Détail curieux, un certain nombre de cabanes ne sont pas terminées, étant toutes arrêtées au niveau du linteau de la porte (ce qui, à notre avis, pourrait s'expliquer par des circonstances économiques dramatiques ayant interrompu le mouvement de construction dont relèvent ces édifices).

Le matériau de construction est constitué par des pierres basaltiques, soit arrondies, soit parallélépipédiques, soit encore plates (pour les voûtes) (c'est, soit dit en passant, le même matériau que celui des tsabones ou chibottes de Vals-près-le-Puy en Haute-Loire).

Dans leur système constructif, les cabanes du plateau de l'Auverne ne sont pas sans rappeler les dites tsabones ou chibottes, faisant appel tout comme elles à la technique de "la double peau", qualifiée ici de technique des "deux murs antagonistes", parementés sur un seul côté, non solidarisés, et séparés par un remplissage ou blocage.

Dans sa configuration la plus courante, la cabane du plateau de l'Auverne est intérieurement circulaire en plan et cylindo-ogivale en coupe. Extérieurement, elle est en tronc de cône à redans successifs, de 3 à 7 pour les grandes cabanes,  2 pour les moyennes cabanes; un certain nombre de cabanes, plus petites, sont incluses dans des murailles ou des pierriers, avec ou sans émergence du couvrement.

Les aménagements en pierre sèche (sièges de bergers, petits enclos sans toiture, grands enclos, trous d'eau et puits, traces de domestication du ruisseau de l'Yeuse, chemins d'accès et couloirs pour canaliser ovins et caprins, affûts de chasseur) sont également mentionnés.

La brochure se termine par le rappel des travaux de restauration et de reconstruction effectués par M. Nicol depuis 1990 (douze cabanes, un puits, des sièges de berger, des affûts de chasseur, etc.). Un appel à la création d'un écomusée sur le site est lancé. Espérons qu'il sera entendu.

 

Adresse où se procurer la brochure : Jean-Pol Nicol, 15, avenue de la Marne – 34500 BÉZIERS.


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