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CERAV - PARC NATIONAL DES CÉVENNES

LA DATATION DES CONSTRUCTIONS EN PIERRE SÈCHE

À PARTIR DES GRAFFITES MILLÉSIMES, DES SOURCES ÉCRITES

ET DE LA TRADITION ORALE

 

DATING DRY STONE CONSTRUCTIONS

THROUGH INSCRIBED DATES, WRITTEN DOCUMENTS AND ORAL EVIDENCE

 

samedi 16 et dimanche 17 septembre 2000

Saturday and Sunday, September 16-17, 2000

Anduze (Gard)

Appel à communications / A Call for Papers

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Le thème central proposé cette année à la réflexion des participants des journées d'étude annuelles est "la datation des constructions en pierre sèche à partir des graffites millésimés, des sources écrites et de la tradition orale". Les intervenant sont invités à mettre l'accent sur le premier des trois moyens envisagés, à savoir "l'intérêt et les limites du recours aux inscriptions millésimées".

Les interventions sur d'autres thèmes ou sur des points particuliers sont également les bienvenues : par exemple la technologie des murs de soutènement de terrasses, la présentation des constructions d'une zone donnée, telle ou telle entreprise de restauration ou d'édification, la réalisation d'un circuit de découverte, la construction d'un site télématique, etc.

Ce 6e colloque sera organisé avec la participation du Parc National des Cévennes et se tiendra à Anduze dans le Gard. Il est ouvert à toutes les personnes, qu'elles soient affiliées ou non à une des associations de la pierre sèche.

Pour plus de renseignements ou toute proposition, écrire

- au siège de l'Association, 11, rue René Villermé - 75011 PARIS, ou à son adresse électronique : cerav[at]libertysurf.fr

- ou à Mme Christiane Chabert, rue du Temple – 30190 BOURDIC (tél. : 04 66 81 98 45 ou 06 72 37 93 93)

Communications déjà proposées :

- Mme Christiane Chabert, Un siècle de cabanes en Uzège (Gard) : la datation des cabanes en fonction des mouvements démographiques et sociologiques en Uzège;

- Michel Garnier, Le contexte historique et économique de l'apparition et de l'extension des cabornes du Mont d'Or (Rhône)

- Christian Lassure, 1/ La datation des cabanes en pierre sèche d'après les millésimes inscrits dans la pierre; 2/ Présentation des dernières publications et du site Internet du CERAV

- Didier Lécuyer, Les activités du Parc National des Cévennes dans le domaine de la pierre sèche;

- Jean-Claude Rivière, Découverte d'un "tholos" à Montpeyroux (Hérault)

- Michel Rouvière, La datation des ouvrages en pierre sèche de Louis Roussel sur le Gras de Joyeuse (Ardèche) en relation avec l'évolution de sa maison;

- Pierre Valette, 1/ Les capitelles du circuit des Anglades à Saint-Etienne-de-l'Olme et Saint-Hippolyte-de-Caton (Gard); 2/ De quelques édifices millésimés dans le Gard

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The main theme adopted this year for our yearly conference is "dating dry stone constructions through inscribed dates, written documents and oral evidence". Stress will be laid on the first of these dating tools, namely "the relevance and limitations of the use of carved date inscriptions".

Papers on other themes or specific aspects are also welcome, be it the technology of earth-retaining walls, a panorama of the edifices of a particular area, an experiment in restauring, or building from scratch a dry stone hut, creating an Internet site, and so forth.

This 6th meeting is to be organised with the support of the Parc National des Cévennes and will be held in Anduze, Gard. It is open to members of societies for the study of dry stone or freelance specialists alike.

Provisional list of papers :

- Mrs Christiane Chabert, A century of dry stone hut-building in the Uzège (Gard) : dating huts using the evidence supplied by demographical and sociological trends;

- Michel Garnier, The historical and economical background to the appearance and expansion of dry stone huts in the Mont d'Or (Rhône)

- Christian Lassure, 1/ Dating dry stone huts from dates inscribed on stone; 2/ Introducing the CERAV's latest publications and Internet site

- Didier Lécuyer, The activities of the Parc National des Cévennes in the domain of dry stone walling;

- Jean-Claude Rivière, Dioscovery of a 'tholos' at Montpeyroux (Gard);

- Michel Rouvière, Dating the dry stone work erected by Louis Roussel on the Gras de Joyeuse (Ardèche) on the evidence of changes in his farmbuildings;

- Pierre Valette, 1/ The "capitelles" on the discovery tour of the Anglades at Saint-Etienne-de-l'Olme and Saint-Hippolyte-de-Caton (Gard); 2/ Of some edifices with inscribed dates in the Gard département

For further details or suggestions, please write to

- CERAV's address, or email to cerav[at]libertysurf.fr

- or Mrs Christiane Chabert, rue du Temple – 30190 BOURDIC (tele. : 04 66 81 98 45 or 06 72 37 93 93)

Quelques réflexions préliminaires sur les inscriptions millésimées

 Par inscription millésimée, il faut entendre   
- soit un simple millésime
- soit un millésime accompagné d'initiales
- soit un millésime accompagné d'un nom en toutes lettres
- soit encore un millésime double

On peut avoir affaire non pas à une inscription unique mais à une inscription se répétant :
- sur le parement du linteau de l'entrée et sur des pierres de chaque piédroit
- sur le parement de plusieurs pierres à l'intérieur
- sur la face inférieure de la dalle de couvrement et sur le parement du linteau
- sur le parement de linteau et sur une pierre au-dessus de celui-ci
- sur le parement du linteau, sur une pierre pierre au-dessus de celui-ci et enfin sur la dalle inférieure de la dalle de couvrement
- sur le parement du linteau et sur plusieurs pierres à l'intérieur

Les emplacements de prédilection des inscriptions millésimées sont des plus variés :
- sur le parement extérieur du linteau
- sur le parement extérieur de la clé de l'arc clavé tiercé de l'entrée
- sur une pierre d'un des piédroits de l'entrée
- en deux parties en regard l'une de l'autre sur les piédroits de l'encadrement de l'entrée
- sur le parement d'une pierre à l'extérieur (par ex. au-dessus du linteau)
- sur l'épi de faîtage
- sur une pierre d'un des côtés de l'embrasure de l'entrée (soit tableau de l'encadrement, soit plus en arrière, après la feuillure)
- sur le parement d'une pierre à l'intérieur
- sur l'appui d'une niche intérieure
- sur le linteau d'une niche intérieure
- sur la face inférieure de la dalle de couvrement
- sur la roche naturelle, au sol, à l'intérieur
- sur le manteau d'une cheminée à l'intérieur
- sur des plages d'enduit de la paroi extérieure ou de la paroi intérieure

Les millésimes fiables pour une datation sont :
- ceux placés en des endroits où ils sont bien en évidence
- ceux gravés sur la face inférieure de la dalle fermant la voûte
- ceux gravés sur le parement extérieur du linteau ou sur une pierre au-dessus du linteau (sauf lorsque le linteau fait partie d'un encadrement en pierres taillées rapporté d'une maison démolie ou que sa taille, sa mouluration, attestent qu'il a eu un autre emploi précédemment)
- ceux gravés en deux parties en regard l'une de l'autre sur des pierres des piédroits de l'entrée
- ceux gravés sur l'épi de faîtage (mais dans ce cas, possibilité d'une date correspondant à une réfection du revêtement extérieur)

Moins exploitables pour une datation sont :
- les millésimes sur des pierres de l'embrasure de l'entrée : il y a toujours la possibilité qu'il s'agisse de la trace d'un passage, d'une occupation postérieurement à l'édification de la cabane, surtout lorsque le linteau présentait toutes les qualités requises pour l'inscription d'un millésime
- les millésimes sur la paroi intérieure : il y a toujours la possibilité, le risque qu'il s'agisse de la trace d'un passage, d'une occupation postérieurement à l'édification de la cabane, surtout lorsque le linteau offrait un parement assez large et une matière propice à l'incision d'un millésime
(dans ce cas et le précédent, la probabilité qu'on ait affaire à une date de construction se renforce toutefois lorsque le linteau de la cabane était trop mince ou trop dur pour permettre l'inscription d'une date)
- les millésimes sur de l'enduit : tout ce qu'on peut dire à leur sujet, c'est que l'enduit et la cabane sont soit antérieurs au millésime, soit contemporains de celui-ci.

Exemples de fiches descriptives d'inscriptions à millésime

 1643

LOCALISATION : Commune de Ménerbes (Vaucluse)

INSCRIPTION : La date de 1643, circonscrite dans un cartouche, est ciselée non pas sur le linteau, qui est assez fruste et mangé par une large épaufrure, mais sur une grande dalle, au parement bien plat, posée sur la partie gauche du linteau, comme pour peser à la verticale de l'endroit où celui-ci prend appui sur le piédroit et, ce faisant, compenser la faible longueur de cet appui; les initiales IA sont inscrites "en exposant", à droite du millésime; la pierre tout en haut du piédroit de gauche porte, sur un parement lui aussi bien plat, les mêmes initiales mais précédées des lettres CA

INTERPRÉTATION : On peut se demander si l'on n'a pas affaire ici à deux éléments d'un ancien linteau brisé provenant d'une maison de village; cette possibilité entâche la fiabilité de la date en question, la rendant non exploitable

SOURCE : Erik Fannière, Florence Dominique, Xavier Boutin, Anne Foulon, Marc Heller, Marie-Christine Mansuy Chevalier-Devron, Christine Balme, Patrick Cohen, Elisabeth Sauze, Bories, coll. "Lubéron, images et signes", Ed. du Parc naturel régional du Lubéron et Edisud, 1994, 189 p., en part. pp. 32 et 136

1779

LOCALISATION : Commune de Saint-Vallier-de-Thiey (Alpes-Maritimes)

INSCRIPTION : Millésime 1779, suivi des initiales EP, gravé sur le parement du linteau

INTERPRÉTATION : L'examen des cadastres permet de voir dans les initiales EP un certain Etienne Pellegrin, travailleur du village de Magagnosc, ayant acheté la parcelle en 1776

SOURCE : Communication de Jean Laffitte et Daniel Thiery à l'auteur

1808

LOCALISATION : Commune de Mons (Var)

INSCRIPTION : Millésime 1808 gravé sur la roche naturelle, au sol, dans une cabane

INTERPRÉTATION : Le choix, atypique, du sol rocheux à l'intérieur de l'édifice comme emplacement s'explique peut-être par la piètre qualité du linteau.Cependant, la possibilité de la trace d'un passage, d'une occupation postérieurement à l'édification ne saurait être exclue

SOURCE : Eric Kalmar, Cabanes en pierre sèche de la Provence littorale. 1 - Le Var, coll. "Connaissez-vous ?", l'auteur, 1995, 88 p. + 20 p. intercalées ( en part. 4e page intercalée), et communication personnelle à l'auteur en date du 13 juillet 1999

1851

LOCALISATION : Commune de Frontignan (Hérault)

INSCRIPTION : Sur la face inférieure de la dalle de couvrement, est inscrite, en gros caractères (de 10 cm de haut), à l'aide d'une sorte de sanguine (ocre rouge brun tiré de la pierre trouvée sur les murs de défrichement), la mention

1851 le 2 mars GONDART Frédéric

INTERPRÉTATION : l'inscription est en partie recouverte par des traces de calcite laissées par des gouttes d'eau; elle est répétée deux fois encore sur les murs; il s'agit de la signature du constructeur; l'année correspond aux défrichements de Frontignan

SOURCE : André Cablat, Les cabanes de défricheurs de la Gardiole (Hérault), dans Bulletin de la Société d'études scientifiques de Sète et sa région, t. 10-11, 1980, pp. 41-66 (en part. p. 50)


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Dernière modification / Last modified : 5 février 2001 / February 5th, 2001

 

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