ÉTUDE D'UNE CABANE EN PIERRE SÈCHE

SUR LA COMMUNE DE COURSEGOULES (ALPES-MARITIMES)

Study of a dry stone hut at Coursegoules, Alpes-Maritimes

Jean Laffitte

C'est lors d'une randonnée sur le plateau de Saint-Barnabé, au-dessus du col de Vence, en compagnie des résidents du Palio, de M. Henri Guigues et de sa compagne Cathy, que nous avons redécouvert cette construction en pierre sèche bien connue des randonneurs puisque située en lisière du chemin qui relie le village de Coursegoules au hameau de Saint-Barnabé, chemin qui portait en 1841 le nom de « chemin de Courmes à Coursegoules ».

Cette construction a fait l'objet d'une carte postale, disponible au village de Coursegoules, d'après une photo prise par Mme Hélène Camoin et portant le titre de « Borie en pierres sèches ».

Carte postale des années 1990.
Légende : 12 - Borie en pierres sèches.
photo prise par Hélène Camoin.
Coursegoules (alpes maritimes) (l'absence des majuscules et du tiret est d'origine).

Proche d'une belle bergerie, elle est située au-dessus de plusieurs restanques difficiles à voir de nos jours sur le terrain mais encore bien visibles sur les photos aériennes. Elle se trouve dans l'angle ouest d'un clapier bâti tout en longueur.

Cette cabane devait avoir un usage agricole et servir d'abri et de remise à outils au paysan.

Elle n'apparaît pas sur le cadastre napoléonien de 1841, ce qui laisse supposer qu'elle a été construite plus tard.

La cabane dans son milieu (la friche), en plein hiver.

De forme parallélépipédique, la cabane a sa façade et ses faces latérales marquées par un fruit très important.

L'entrée, haute de 1,50 m, est orientée au sud-ouest. Ses piédroits, formés de très gros blocs, sont concaves. Les deux plus hauts blocs forment des coussinets sur lesquels s'appuie le linteau.

Le plan intérieur est subelliptique. La hauteur sous voûte est de 2,20 m.

La cabane ne comporte aucun aménagement intérieur ou extérieur (logettes/placards, fenestrons, escaliers, pierre-anneau...).

Plan et coupe transversale.

Sa particularité tient dans la conception du linteau. En effet, lorsque le regard se porte au-dessus de l'entrée on distingue deux longues pierres dont l'une fait office de linteau et, à 10cm au-dessus de celui-ci, une autre pierre longue avec, entre les deux, des pierres plus petites. Ce n'est qu'en rentrant dans la cabane et en regardant de plus près que je me suis aperçu que des petites pierres avaient été juste posées entre les deux « linteaux ». Il a donc suffi d'enlever ces quelques pierres pour faire réapparaître un arc de décharge. La façade de la cabane a maintenant changé d'aspect et retrouvé celui qui était d'origine, mais pour combien de temps ! On sait bien que l'espace dégagé d'un arc de décharge se comble vite de pierres devant l'incompréhension des touristes de passage ne supportant pas un tel vide et pensant que celui-ci va fragiliser la construction alors que c'est tout le contraire! C'est, à ma connaissance, la seule cabane des Alpes-Maritimes à posséder un arc de décharge.

Le couvrement de l'entrée avant intervention. L'interstice entre les deux linteaux est rempli de pierraille.

 

Le couvrement après intervention. Le vide de décharge entre le linteau inférieur et le linteau supérieur est dégagé de la pierraille qui l'encombrait.

 

Pour imprimer, passer en format paysage
To print, use landscape mode

© CERAV
Le 5 mars 2009 / March 5th, 2009

Référence à citer / To be referenced as :

Jean Laffitte
Étude d'une cabane en pierre sèche sur la commune de Coursegoules (Alpes-Maritimes) (Study of a dry stone hut at Coursegoules, Alpes-Maritimes)
http://www.pierreseche.com/coursegoules_cabane.html
5 mars 2009

page d'accueil           sommaire maçonnerie